Le Nikon Df en voyage
Départ pour le Japon : que vais je emporter dans mon sac à dos ??? Je sais que j’aurai de nombreuses occasions de prendre des photos de nuit, surtout en plein hiver. Je choisirai donc un reflex qui monte en isos sans rechigner. J’hésite tout d’abord entre le Canon EOS-1D X, ou le Nikon D4, que j’ai déjà expérimentés. Je reçois en dernière minute le Nikon Df, et ce sera mon choix final. Beaucoup plus léger que les 2 pros, je l’accompagne du Nikkor 24-70 mm f/2.8 : juste ce qu’il faut pour ne pas me ruiner le dos, après plus de 6 h de marche quotidiennes !
Prise en main
Je venais juste de recevoir ce reflex, donc pas trop le temps de multiplier les essais avant l’envol. L’interface est de prime abord surprenante, avec ces molettes de partout. Personnellement, ayant longtemps travaillé en argentique, j’ai très vite retrouvé mes habitudes, et décidé de ne (presque) plus utiliser les nombreux menus qui restent disponibles, pour me consacrer à mon viseur. J’ai d’ailleurs gardé la vieille habitude de n’utiliser que le collimateur central pour la mise au point, de mémoriser et décaler le cadrage…
Avec ce boitier, il (re)devient naturel de se concentrer sur les modes basiques, sans autres fioritures. Mode A, molette des vitesses positionnée sur Step 1/3, c’est parti ! Premières photos : un œil sur l’histogramme, tout semble correct. Le boitier est nerveux, il ne se laisse pas prendre en défaut, même avec des contraste de luminosité élevés.
Les commandes principales tombent bien sous la main. L’essentiel est à portée immédiate. Il ne faudra en fait que quelques minutes pour apprivoiser la bête.
Photos d’architecture, de rue, quelques paysages urbains : le boitier se prête à toutes les circonstances, que ce soit en extérieur ou en intérieur. Dans le métro, il se fait même suffisamment discret pour travailler sans souci.
Moment de vérité : une première sortie de nuit, je n’ai ni trépied ni flash. Le moment est venu de passer en 100 % manuel, pour obtenir exactement l’ambiance recherchée dés la prise de vue. Je réalise mes images entre 4.000 et 12.800 isos, travaillant à 1/60ème ou 1/80ème de seconde en général. Du pur bonheur !
Ce que je n’ai pas aimé
Le 50 mm f/1.8G vendu avec le Nikon Df : il complète bien le visuel de l’ensemble, mais manque complètement d’intérêt (comme beaucoup d’objectifs vendus dans les kits). Un jouet très “plastique”.
La carte mémoire, de type SD, située dans le même logement que la batterie. Une véritable erreur : Accessibilité nulle (surtout ne pas avoir besoin de changer de carte, boitier monté sur trépied), et un seul logement pour carte SD, moins “solide” que les CF.
Ce que certains pourront lui reprocher, mais qui ne me gêne pas
16,6 Mp, la définition du Nikon Df reste modeste par rapport aux classiques actuels, mais à mon avis amplement suffisante. Entre une belle montée en isos et un nombre important de pixels, je n’hésite pas longtemps !
L’absence de vidéo et de flash intégré : ces manques m’importent peu. Je reste persuadé que filmer et photographier sont deux activités tellement différentes qu’il est impossible (surtout en voyage) de les concilier. Et personnellement je n’aime pas les flashes quand un reflex peut faire preuve d’une grande dynamique, encore moins les mini flashes intégrés.
Ce que j’ai particulièrement apprécié
Son look vintage. Beaucoup de passants sont de prime abord persuadés qu’il s’agit d’un argentique, et cela facilite réellement les échanges et les discussions. Il est de plus assez discret.
Un viseur à 100 %, lumineux et agréable, qui présente, comme la petite fenêtre située sur le dessus du Nikon Df, les informations essentielles.
Son poids plume, sa discrétion. Malgré sa taille relativement petite, la tenue reste confortable et le toucher très agréable. Il plaira sans aucun doute à toutes nos amies photographes.
Et surtout, sa fantastique montée en isos, sans aucun compromis sur la qualité.
Ma conclusion
Ce n’est pas une bête de course pour la photo sportive, ni un APN destiné aux 4 x 3. Le Nikon Df est un excellent boitier, très attachant, qui frôle la perfection pour les voyageurs, malgré un prix assez élevé.
Résultats
Quelques photos en condition de lumière un peu délicates, pour vous permettre de juger de ses capacités. Réglages de bases : prise de vue en raw 14 bits compression sans perte + jpeg fine. La plupart des photos sont prises en priorité ouverture, ou en manuel (surtout le soir), réglage manuel des isos dans tous les cas. Développement des raws avec DXO Optics Pro 9.
12.800 isos à Kyoto :
Ambiance nuit à Tokyo (de 4.000 à 10.000 isos) :
Photos ©Jean-Pierre Sepchat 2014
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lors de la présentation du D4s le technicien NKON m’a conseillé le Df.
Je l’ai eu en mains et j’ai été convaincu. je viens de m’offrir un D7000 mais j’attends une occasion pour l’essayer grâce à la location.